Hier mercredi, par un courriel adressé, grâce aux moyens de l’université, à l’ensemble des étudiants et des personnels enseignants de l’Université de Nantes, Madame Carine Bernault, sa présidente en exercice, s’est crue autorisée à formuler explicitement une consigne de vote en vue du second tour de l’élection présidentielle, appelant ses destinataires à « faire barrage à l’extrême droite et donc au Rassemblement National » (sic), le 24 avril.
Cette prise de position de la présidente de l’université de Nantes soulève l’indignation.
L’expression publique, à destination tout particulièrement des quelques 42 000 étudiants de l’université, contrevient gravement à l’impératif de neutralité politique et idéologique devant absolument y prévaloir, telle que sans ambiguïté formulé dans le Code de l’éducation, dont l’article L141-6 dispose que « le service public de l’enseignement supérieur est laïque et indépendant de toute emprise politique [et] respecte la diversité des opinions ». Nul n’étant censé ignorer la loi et, a fortiori, une présidente d’Université, juriste de surcroît, ce courriel ne saurait rester sans conséquence.
" Aussi nous interpellons le Conseil d’administration de l’Université de Nantes, auquel nous demandons instamment de faire entendre à Madame Carine Bernault que, suite à ce manquement délibéré à son obligation de neutralité par laquelle elle a gravement contrevenu à la loi, elle ne saurait conduire jusqu’à son terme son mandat de présidente, pour autant qu’elle ne se résolve d’elle-même, dans un geste d’honneur et pour préserver l’institution qu’elle préside, à présenter spontanément sa démission."