LFI alerte sur la situation de précarité extrême dans laquelle se trouvent les sans-logis sur Nantes et demande à Johanna Rolland de prendre des mesures.
Madame la Maire de Nantes, Présidente de Nantes Métropole,
L’été s’installe à Nantes avec ses festivals, ses touristes, ses œuvres du Voyage à Nantes, et ses meublés de tourisme. Mais dans nos rues, l’été rime aussi avec une urgence sociale que votre équipe municipale ne peut plus ignorer.
Aujourd’hui, 3500 personnes dont des familles avec de très jeunes enfants sont à la rue, dans des abris de fortune ou dans les bidonvilles de la métropole Nantaise. Parmi elles, des femmes enceintes, des nourrissons, des personnes malades, âgées ou en situation de handicap. Depuis début 2024, neuf personnes sans-abri sont décédées à Nantes, dont un bébé de quelques mois. Ce week-end encore, 2 personnes sont mortes dans la rue. La rue tue et l’Etat ne fait rien.
En effet, malgré les démarches entreprises par les familles ou les personnes isolées concernées, malgré les mobilisations répétées du collectif des Oublié·es du 115 rassemblant 66 familles dont une cinquantaine d’enfants, malgré les signalements à la DDETS et à la Préfecture par le DAL44, aucune solution pérenne ne leur est proposée. La réponse officielle se limite à : appelez le 115. Or, ce dispositif est à bout de souffle, saturé et devenu inopérant : seuls 43 % des appels aboutissent après des dizaines voire des centaines d’appels par jour. Une famille nous indique ainsi avoir appelé 260 fois le 115 dans une même journée, sans succès! Un jeune garçon de 11 ans et sa famille racontent dormir ainsi à la rue depuis maintenant 5 mois, aucune proposition d’hôtel ne leur étant faite.
Et pourtant, des logements et bâtiments publics ou privés sont vacants en nombre à Nantes et dans la métropole. Ce sont autant de toits inutilisés pendant que des familles, des enfants, des personnes isolées dorment dehors, subissant les intempéries, la canicule et les violences de la rue.La réquisition de logements vacants est un levier juridique existant. Elle est permise à l’État, mais aussi aux Maires, dans le cadre de leur pouvoir de police (articles L2212-2 et L2212-4 du Code général des collectivités territoriales). Et à l’échelle intercommunale, la Métropole peut également solliciter officiellement la compétence de réquisition auprès du préfet. La Ville de Grenoble a déjà engagé une telle démarche. Nantes peut et doit en faire autant puisque l’Etat, à travers la Préfecture, est défaillant.
C’est pourquoi nous vous demandons, Madame la Maire, d’agir sans plus attendre, de mettre en œuvre immédiatement la procédure de réquisition de logements vacants sur le territoire de la Ville de Nantes, et de demander à la Préfecture l’élargissement de cette compétence à l’échelle métropolitaine. Il est de votre ressort de garantir à toutes les personnes et familles aujourd’hui sans-abri un hébergement digne, stable et pérenne jusqu’à un relogement effectif en logement social. Le droit à l’hébergement est un droit inconditionnel, inscrit dans le Code de l’action sociale et des familles.
Ce mercredi 23 juillet, nous nous sommes rassemblé·es au miroir d’eau à l’appel du collectif Les oublié·es du 115 et du DAL44 pour dénoncer cette situation, pour appeler à la solidarité, à la justice sociale, mais aussi à la responsabilité des élu·es. Un toit, c’est un droit! Et ce droit est aujourd’hui piétiné. L’inaction des pouvoirs publics, locaux comme nationaux, coûte des vies et maintient des familles entières dans des conditions d’existence inhumaines. Vous avez, Madame la Maire, la possibilité d’agir, ici et maintenant, et de faire de Nantes une ville qui protège, plutôt qu’une ville qui invisibilise la misère.
Dans l’attente de votre réponse, nous vous prions d’agréer, Madame la Maire, l’expression de nos salutations respectueuses et déterminées.
LA FRANCE INSOUMISE LOIRE-ATLANTIQUE